Depuis 2011, les Réseaux d’Initiative Publique (RIP) opérés par Orange Concessions ont permis à plus de 600 000 clients de se raccorder à la fibre dans des zones rurales peu denses. Autant de clients, qui ont pu souscrire un abonnement Très haut débit (THD) auprès de leur opérateur. Mais que se passe-t-il au juste entre la prise de commande d’un client particulier et le raccordement ? Explications.
Un prérequis : devenir raccordable
Quand un opérateur d’infrastructures déploie un réseau FTTH (Fiber To The Home), il installe un équipement dans un bâtiment technique qu’on appelle le nœud de raccordement optique. Ce nœud de raccordement optique est ensuite relié à des armoires appelées des points de mutualisation, qui elles-mêmes desservent des points de branchement.
Dès qu’un point de branchement est installé dans un quartier, les habitations à proximité sont raccordables mais pas forcément encore éligibles chez un opérateur commercial. À ce stade, la fibre est dite passive : un opérateur commercial doit intervenir pour l’activer et ainsi permettre aux clients potentiels de souscrire un abonnement internet très haut débit.
Quand une nouvelle ligne fibre est déployée par un opérateur d’infrastructures, tous les opérateurs commerciaux ainsi que l’ARCEP sont automatiquement informés. Le RIP informe aussi généralement le grand public de l’avancée des déploiements : voici par exemple un extrait de la carte qui présente le déploiement d’Ariège THD.
Quand il reçoit l’information, chaque opérateur commercial présent met en ligne des cartes d’éligibilité sur son site web. Commune par commune, des points verts signalent aux habitants qu’ils peuvent souscrire un abonnement auprès de leur fournisseur d’accès à internet (FAI). On parle alors de logements éligibles à la fibre.
Être raccordable ne veut pas toujours dire éligible
Être « raccordable » pour l’opérateur d’infrastructures ne veut pas forcément dire que vous êtes « éligible » chez votre opérateur commercial.
Pourquoi ? Parce que l’ensemble des FAI n’ont pas nécessairement contractualisé avec le RIP en amont, pour pouvoir commercialiser le réseau fraîchement déployé, que la zone est en cours d’activation par le FAI ou qu’il peut exister aussi un délai chez l’operateur commercial pour la mise à jour des informations de déploiement publiées par l’opérateur d’infrastructures. Néanmoins, ces situations sont de plus en plus rares.
De la demande de raccordement à la route optique
Si un client est éligible chez son opérateur commercial et souscrit un contrat, il aura un premier rendez-vous client avec son fournisseur d’accès internet ou « FAI », pour renseigner toutes les informations utiles au raccordement. Les échanges d’informations entre l’opérateur d’infrastructures et l’opérateur commercial, définis dans le cadre du groupe Interop’fibre (un groupe de travail réunissant opérateurs commerciaux et d’infrastructures) peuvent alors démarrer. Le FAI envoie à l’opérateur d’infrastructures une demande de route optique.
En d’autres termes, il l’interroge pour savoir quel câble et quel point de branchement le technicien devra utiliser pour raccorder le domicile. À aucun moment, le client final n’échange avec l’opérateur d’infrastructures : son seul point de contact est son opérateur commercial qui le tiendra informé de l’avancement de son raccordement.
Le jour du raccordement
Dans la grande majorité des cas, le fournisseur d’accès à Internet envoie un(e) technicien(ne) sur place pour réaliser le raccordement et installer la fibre optique depuis le point de branchement jusqu’au domicile de l’abonné. En règle générale, le technicien se rend chez le client final avec, en sa possession dès le premier rendez-vous, les informations techniques fournies par l’opérateur d’infrastructures ; le technicien raccorde le logement. Il arrive cependant que parfois ce dernier rencontre des contraintes imprévisibles :
- Parfois, les infrastructures existantes dans la propriété ne permettent pas de faire le raccordement (absences de fourreaux, besoin d’élagage, fourreaux écrasés…) Si le technicien ne peut pas régler ce problème seul, les travaux sont alors à la charge du client final.
- Dans certains cas, le technicien peut rencontrer un problème lié à l’infrastructure installée par l’opérateur d’infrastructures sur le domaine public. Ce dernier reçoit une notification d’échec du raccordement, qui initie le processus appelé reprovisionning à froid. L’opérateur d’infrastructures intervient alors pour effectuer la réparation et informe l’opérateur commercial dès que les travaux sont terminés pour qu’il puisse prendre un nouveau rendez-vous avec son client.
- Enfin, il peut arriver qu’une fois sur place, le technicien constate que la route optique proposée par l’opérateur d’infrastructures n’est pas la meilleure. Il peut alors en proposer une plus pertinente en échangeant avec l’opérateur d’infrastructures par téléphone pendant son intervention. C’est ce que l’on appelle un reprovisionning à chaud.
Les 4 étapes clés de l’éligibilité au raccordement
Ce qu’il faut retenir de ces étapes
De la commande au raccordement en lui-même, le processus est un passage de relais entre l’opérateur d’infrastructures et le fournisseur d’accès à Internet (FAI). Le premier déploie le réseau de fibre optique, qui est ensuite commercialisé auprès du grand public par le second (en tant que client final, c’est donc votre seul interlocuteur). L’opérateur d’infrastructures demeure parfaitement neutre face aux différents FAI.